Maria Pereira

  • Bonjour Maria, peux-tu te présenter rapidement ?

Je vais avoir 50 ans le 16 Avril, je vie en couple sans enfant. J’habite à Cournon d’Auvergne et je suis revenue en France il y a 6 ans, après avoir passé 23 ans entre l’Espagne, l’Angleterre dont 15 ans en Norvège. Je suis polyglotte, je parle couramment le Français, le Portugais, l’Anglais, l’Espagnole, le Norvégien et je comprends les langues nordiques. Maintenant je suis observatrice pour la CRA et je fais partie de la section jeunes arbitres et féminines.

  • Pour quelle raison es-tu devenue Arbitre de football ?

J’ai commencé comme joueuse en 1995 en Norvège*, après 5 années au plus haut niveau régional j’ai eu une blessure au genou pour laquelle j’ai eu une opération.  

Je suis devenue Arbitre en 3 jours, comme le fait la CRA en ce moment avec les stages en internat. En 2001 j’ai commencé ma première saison.

  • Peux-tu nous expliquer ton parcours d’arbitre ?

En Norvège on commence par arbitrer les jeunes, et pour ma deuxième saison j’ai arbitré directement les séniors masculin en D6*. En 2006 lors de ma 5éme saison j’ai officié en D3 masculin et je suis devenue fédéral féminine (D1). En Norvège on ne peut pas être au plus haut niveau féminin si on n’arbitre pas des hommes.

Le 7 octobre 2009 à Perm en Russie j’ai été arbitre assistante pour le seizième de final retour de l’UEFA Women Champions League entre Zwezda 2005 et ŽNK SFK 2000 Sarajevo.

En novembre 2009 j’ai dirigé la finale nationale féminine de coupe de Norvège.

En 2010, j’ai été arbitre assistante pour la rencontre du groupe 6 des éliminatoires de la coupe du monde féminine de football 2011, à Tel Aviv entre Israël et l’Irlande.

Je suis rentrée en France milieu d’année 2010, m’étant mise en contact avec la CRA j’ai officié en Dhr jusqu’en 2013. J’ai raccroché les crampons et endossé le rôle d’observatrice car j’ai envie de mettre mon expérience au profit des jeunes arbitres et des féminines.

  • Quels sont tes meilleurs et moins bons souvenirs ?

Quand j’étais dans le groupe espoirs Norvégien et que nous allions en stage au Danemark. Nos stages à Almeria avec le groupe fédéral féminines ainsi que mes matchs internationaux avec tous les protocoles UEFA et FIFA.

Mon plus mauvais souvenir s’est passé lors d’une rencontre masculine entre Oslo et un club communautariste originaire d’Europe de l’Est. Il y a eu beaucoup de propos sexistes venant des supporters qui se sont répercutés sur le terrain. Je suis allée au bout de la rencontre mais j’ai dû être escortée pour quitter le stade afin de me protéger.

  • Que penses tu que l’on puisse faire pour attirer plus de filles dans l’arbitrage ?

Déjà il faut accorder plus d’importance au foot féminin et que les femmes soient plus intégrées dans la vie des clubs (ne pas être cantonnées à tenir la buvette). Il faut surtout que les hommes les soutiennent plus et leur laissent des marges de manœuvres. Il faudrait faire plus de démarchage dans les clubs féminins avec nos arbitres féminines elles-mêmes.

  • Que représente l’UNAF pour toi ?

C’est une association conviviale, où l’entraide, le soutien, le partage sont présents. Elle permet que l’on se rencontre et que l’on passe des moments agréables.

  • Que dirais-tu à ceux et celles qui ne sont pas adhérents ?

Ils ont tord, parce que l’arbitrage est une discipline ingrate. On est souvent seul(e) alors que les valeurs unafistes aident à se sentir soutenu(e). Le fait que tout le monde soit présent pour toi est réconfortant.

  • Et en cette journée de la femme quel message as-tu à faire passer au monde du football ?

La journée de la femme n’est pas que le 8 mars mais tous les jours que se soit…. avec des crampons ou un sifflet les filles montrez-vous ! Il faut reconnaître que depuis 5 ans je vois une nette amélioration sur la perception du football féminin mais il faut persévérer dans cette voie là et que les femmes ne baissent pas les bras.

  • Enfin, as-tu autre choses à nous dire ?

Que se soit du foot ou un autre sport cela reste du sport. Qu’on soit là pour passer un bon moment agréable et se détendre, il faut revenir aux vraies valeurs du sport. Et si je n’avais pas été en Norvège je n’aurais jamais pu avoir un parcours comme celui-ci.

 

*En Norvège la saison de football dure du mois d’Avril jusqu’à Octobre et se compose des niveaux suivant :      

  • ­ D1 niveau national
  • D2 niveau Interrégional
  • D3 → D8 niveau régional
  • Les équipes de jeunes